Deux juristes et une psychologue sont à votre écoute 5 jours sur 7, pendant les heures de bureau. 

Quand on est victime d’un accident de la route, les démarches administratives et médicales s’apparentent souvent à un véritable parcours du combattant. Outre le côté très procédurier, ce sont aussi de longues procédures, généralement très coûteuses, qui usent, surtout quand on ne connaît pas ce que l’on peut faire et obtenir. À ces difficultés s’ajoutent aussi les douleurs physiques et psychologiques du traumatisme, sans compter les conséquences sur la vie professionnelle et personnelle.

C’est pour cette raison qu’a été créée, il y a 5 ans, une ligne d’appel, un service d’information et d’orientation en Région wallonne (l’équivalent du Rondpunt en Flandre). Un service entièrement gratuit qui dépend de l’Agence Wallonne pour la Sécurité Routière (AWSR), mais il s’adresse aussi aux Bruxellois francophones (en attendant un service équivalent en Région bruxelloise).

Une aide juridique et psychologique, mais pas seulement…

L’objectif de ce service est de « faciliter au maximum le parcours qui suit l’accident de la route tant sur le plan administratif que sur le plan de la réparation du préjudice », explique Virginie Pirotte, responsable du département information et orientation des victimes de la route au sein de l’AWSR : « C’est un véritable parcours du combattant. Il y a énormément d’administratif à prendre en charge. Il y a différents contacts à prendre avec différents secteurs professionnels. On ne comprend pas toujours les termes juridiques qui sont employés ou les courriers officiels que l’on reçoit. Le rendez-vous chez un médecin-expert, par exemple, on se demande : ce qu’on peut lui dire ou non, si c’est le médecin de la partie adverse, quelle est la différence entre une expertise amiable et une expertise judiciaire, est-ce que je dois prendre un avocat ? Donc, ce sont toutes des questions qui viennent au fur et à mesure de la procédure et qui sont complexes. Donc nous, on essaie vraiment d’apporter une information précise en temps et en heure, on essaie d’anticiper les besoins et les démarches qu’ils vont devoir assumer par la suite ».

Actuellement, elles sont trois, deux juristes et une psychologue, à répondre aux appels, cinq jours sur sept, pendant les heures de bureau. Si leur mission principale est d’écouter, d’informer et d’orienter, c’est aussi parfois beaucoup plus que cela : « Pour des personnes où on sent effectivement qu’elles ne vont pas s’en sortir seule, là, on peut proposer une aide beaucoup plus concrète. Donc on va faire à leur place. C’est-à-dire, contacter les assurances, faire des déclarations d’accident, contacter la police et les aider pour la lecture de certains documents », témoigne Clarisse Rondia, une des deux juristes.

Un choc post-traumatique souvent sous-estimé

Outre les démarches administratives, le choc post-traumatique est aussi souvent sous-estimé : « Il y en a qui pensent qu’ils vont très bien et puis, c’est en commençant à parler avec nous qu’ils en prennent conscience. C’est ça aussi notre boulot, c’est de pouvoir faire émerger cette demande psy pour qu’ils puissent être pris en charge par la suite et ne pas traîner quelque chose pendant des années. Il y a parfois des dossiers qui arrivent après 10 ans et ils ont un trauma depuis 10 ans, mais ils ne s’en rendent pas forcément compte ! », raconte Laura Collart, psychologue.

Elle ajoute qu’il existe plusieurs signes distinctifs pour reconnaître ce choc post-traumatique qui ne se met pas en place tout de suite : « Parfois, il y a un stress aigu avant d’avoir un stress post-traumatique. C’est-à-dire que la personne, après l’accident, va parfois développer une peur accrue de la route. Elle va parfois être en hypervigilance, c’est-à-dire qu’elle va sursauter au bruit d’une voiture, elle va même peut-être plus pouvoir se déplacer à pied. Reprendre la voiture, cela va être très très compliqué. Elle va repenser sans cesse à l’accident avec des pensées intrusives. Elle peut être, par exemple, chez elle dans le canapé et puis, tout à coup, avoir cette image de l’accident qui lui revient. Elle peut se sentir envahie par différentes émotions sans savoir d’où cela vient. Elle peut faire des cauchemars également, des insomnies. Au niveau de l’humeur, cela peut également être altéré. Là aussi, ils ne se rendent pas forcément compte que c’est rattaché à l’accident. Bien plus tard, ils peuvent se dire que depuis l’accident ils ont changé, qu’ils sont beaucoup plus irritables, qu’ils ont une tristesse sous-jacente, qu’ils se sentent souvent stressé,…Ils ont même parfois des symptômes corporels qui apparaissent et ils ne savent pas à quoi les rattacher. Maintenant, tout le monde n’a pas toujours tous les symptômes, mais il y a des signes distinctifs qui vont perdurer et c’est là qu’il faudra vraiment peut-être engager un travail avec un thérapeute afin de vivre beaucoup plus sereinement avec ces symptômes qui sont là ou en tout cas les diminuer, voire les faire disparaître ».

Pas que pour les victimes

Depuis 5 ans, ce service en ligne a traité 900 dossiers. Aujourd’hui, ce sont 250 dossiers par an. Mais depuis peu, ce sont entre 5 et 10 nouveaux dossiers qui sont ouverts par semaine.

Précisons que ce service ne s’adresse pas uniquement aux victimes, mais aussi aux auteurs, aux proches de la victime et aux témoins.

Pour tous renseignements, un numéro de téléphone : le 081/821.321 ou un site internet : victimedelaroute.be

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Source: Le Soir